Les premières courses

C'est parti pour une journée où le mot d'ordre va être « les courses».

Je m'aperçois qu'il va falloir faire plusieurs endroits pour avoir tout ce que l'on veut. Julien refuse d'acheter des produits frais au leader price, du coup, on prend la glacière uniquement pour casino. Et oui, certaines enseignes sont les mêmes qu'en France, et oui, on fait nos courses avec une glacière ici. C'est marrant, j'avoue. Plus tard, on a pu découvrir le PPI et la supérette du PPI. Ils ont beaucoup de choix en surgelés et on va certainement rajouter ce lieu quand on fera notre périple «courses», la prochaine fois. Les produits sont les mêmes qu'en France. Pour le moment, nous n'achetons pas de viandes, pour pouvoir comparer dans un premier temps les prix, et surtout car j'ai des doutes sur la provenance et la conservation.

A lieder price, je me sens mal, à tel point, que je veux rentrer sans finir. Je ne comprend pas ce qu'il m'arrive. C'est comme si je couvais une maladie. Julien m'apporte tout de suite de l'eau, et après plusieurs gorgées, étrangement, je me sens bien mieux. Incroyable la rapidité d'un coup de chaleur, surtout que les symptômes sont méconnus des européens. Il faut que je boive plus, ça devient évident.

En sortant de casino, je rencontre une petite fille qui me demande mon prénom. Elle s'appelait Ambre. Elle mendiait mais je n'avais rien sur moi. Pour le moment, c'est Julien qui a l'argent. Cela m'a fait beaucoup de peine. La misère qui règne ici est omniprésente. Quand certains vendent dans les rues pour se faire deux trois sous, d'autres dorment dehors et mendient. C'est quand même difficile, surtout quand on sait que nous, expatriés, vivons très bien par rapport à eux.

Avec Julien du coup, on préfère acheter nos fruits et légumes, rue clochette, à une femme borgne adorable. Elle a de tout et elle vend des produits de qualité. Julien lui fait comprendre que la dernière fois, elle lui avait fait payer bien cher, et tout de suite, elle se propose de nous offrir tel ou tel légume. On lui prend des concombres, des mangues et une pastèques et elle nous offrit des petits citrons. Le prix qu'elle nous a fait été plus que correct. Les djiboutiens ont vraiment le sens du commerce et j'aurais l'occasion de m'en apercevoir encore plus tard. On préfère souvent acheter à des petits commerçants dans ce genre là, plutôt que d'acheter à lieder price et casino. Malheureusement, c'est pas assez, et quoi qu'on fasse, ça ne le sera jamais mais bon, le peuple ne semble pas malheureux, enfin, pour la plupart et ça, ça rassure.